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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Interstellar

De: Christopher Nolan



A l'heure où la terre se meurt et devient hostile aux humains, l'humanité court à sa perte. Le seul espoir est de trouvera de nouveaux mondes dans l'espace, accessibles uniquement en traversant des trous noirs, chose jamais réalisée jusqu'alors...


Christopher Nolan est devenu un prestidigitateur assez bluffant à Hollywood, réussissant des films intelligents et ambitieux (Memento, Le Prestige), puis renouvelant le genre super héros en lui donnant des accents adultes, réalistes et brutaux avec la trilogie Barman The Dark Knight, ou encore réussissant l'exploit de dépasser les 100 M$ au box office avec un film d'auteur et d'action brillant, "Inception".

Quand il a repris ce projet avorté de Steven Spielberg, on aurait pu craindre le pire. Qu'il s'attaque à de la SF pure avec l'acteur du moment, génial Matthew McConaughey était certes excitant. Mais l'aspect mélo de certaines œuvres de Spielberg collait mal à l'univers cartésien de Nolan.


C'était sans compter sur sa capacité à s'inspirer de grands auteurs de lSF. Des critiques ont cité Stanley Kubrick ou Tarkovski (Solaris), c'est forcément écrasant et pourtant, pas totalement faux. La traversée des trous noirs ramène à 2001, forcément, et l'aspect métaphysique du propos aux deux auteurs cultes. Certains trouveront ridicule les choix scénaristiques et les décrochages par rapport à une logique cartésienne justement. C'est que Nolan décide de ne pas tout rendre concret et crédible comme Alphonso Cuaron dans "Gravity". Le propre de la SF est de savoir justement s'affranchir de certaines barrières pour mieux explorer son réel sujet, l'humain, son devenir, sa représentation, sa projection dans le futur. Alors certes Nolan nous parle d'Amour et ceci fait un peu bizarre de la part de cet intellectuel d'habitude opaque à ce genre d'émotions dans son cinéma.


C'est justement cet aspect qui a mon goût est très réussi. Le pathos aurait été atroce traité par Spielberg. Ici Nolan a une pudeur qui sied à merveille au propos. Il n'en fait pas trop, juste le strict nécessaire pour emporter le spectateur. Nolan recycle différemment ses thématiques habituelles, l'obsession (pour un tour de magie dans Le Prestige, pour une femme disparue dans Inception), de l'affect brisé (Batman, Inception). La relation fille-père très forte au centre du long métrage est portée par deux acteurs majeurs du moment, Jessica Chastain, d'une classe incroyable et Matthew McConaughey donc, qui excelle comme toujours depuis cinq ans.

Ensuite on reproche à Nolan d'être bavard. C'est vrai que son film est rempli de scènes de dialogues. D'ailleurs le personnage de Anne Hathaway fait une réflexion très amusante au moment du décollage, un clin d'œil du réalisateur. Mais ces réflexions sur le lien filial, sur ce qui nous motive à travers notre progéniture, sur la notion d'héritage, de pardon et de trahison ou juste de vieillissement et de mort, s'insèrent parfaitement dans le sujet du film. Car c'est le sujet ! Pourquoi vouloir vivre et survivre, pour quelles raisons l'espèce humaine tient-elle cet instinct ?

L'humanité seule dans l'infiniment grand, voilà ce que Nolan arrive a montrer brillamment à l'écran, ce sentiment de finitude et de solitude que chacun ressent lorsque l'on sort la tête du quotidien pour s'élever un peu et que l'on est agnostique ou athée. Le film montre des personnages incapables d'exprimer leurs sentiments, préférant les cacher derrière des théories sur le sujet. Serait ce un aveu du réalisateur, lui même un peu trop porté sur l'intellectualisation permanente du lien humain ?


Nolan est ambitieux et si son film est maladroit par moments, il résout l'essentiel, nous toucher sans que sa mise en scène d'excellence n'étouffe le propos.

Un film désespéré sur l'espoir, un film sombre sur l'humanité et en même temps cherchant le bout du tunnel, "Interstellar a des aspects universels par ses thématiques écolos, le besoin de l'homme d'explorer toujours et surtout, la définition de l'espèce humaine.


La piste aux Lapins :






































































































































































Terrence Malick

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