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Her

De: Spike Jonze



L'auteur de "Dans la peau de John Malkovich" se fait hélas extrêmement rare. Et pourtant, il est l'un des réalisateurs indépendants américains avec un vrai univers et de vrais concepts à chaque fois qu'il passe derrière la caméra. Son dernier, "Max et les Maximonstres", sorti en 2009, était à la fois tendre et cruel et réussissait à capter de façon particulièrement délicate les états d'âmes de l'enfance.

Avec "HER", Spike Jonze signe cette-fois ci seul son scénario, sans son fidèle Charlie Kaufman, et livre une œuvre tout aussi originale et décalée mais avec une dose d'émotion encore plus forte. Bien sûr la psychés humaine reste son terrain de jeu. Mais cette fois-ci son film est élégant, limpide au niveau de la narration et surtout, il vous prend aux tripes.


Entendons nous, non seulement Spike Jonze a réussi à me faire pleurer avec son histoire d'amour entre un homme et la voix de son ordinateur, mais il s'est en plus débarrassé de tout effet de mise en scène pour livrer une œuvre majeure sur la solitude et sur la naissance des sentiments, leur évolution et le besoin vital de se sentir aimé. Il cherche surtout à illustrer ce qui fait de nous des humains à travers un être artificiel, symbole du phantasme féminin absolu.


"HER" est un pur chef d'oeuvre d'émotion, délicat, joué avec une partition exceptionnelle par Joaquin Phoenix et la voix si particulièrement chaude de Scarlett Johansson.


L'anticipation est ici ultra réaliste et traite du remplacement progressif du lien humain par des liens autres, l'étape d'après les réseaux sociaux...il en exploite la facilité et de nouveaux horizons qui peuvent paraitre glauques et tristes parfois et très touchants dans d'autres scènes. Et puis surtout, il s'attarde sur le sentiment d'abandon, sur le deuil après avoir été délaissé par la personne aimée puis sur le besoin de recréer une autre histoire et sa mécanique...Le film est plutôt ensoleillé et joyeux la plupart du temps, jouant sur l'absence d'objet du désir masculin de chair et de sang, pour mieux s'intéresser à l'amour et à son rôle dans la reconstruction et la projection.

Le film est brillant de bout en bout, sur une thématique originale, d'une douceur incroyable, poétique, romantique, mélancolique et au final bouleversante. C'est bien entendu le meilleur opus de Spike Jonze et ce sera probablement l'un des plus beaux films de 2014. Un état de grâce rare au cinéma.


La piste aux Lapins :













































































































































































































Terrence Malick

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