De: Alexis Michalik
Décembre 1897, Paris. Edmond Rostand n’a pas encore trente ans mais déjà deux enfants et beaucoup d’angoisses. Il n’a rien écrit depuis deux ans. En désespoir de cause, il propose au grand Constant Coquelin une pièce nouvelle, une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes.
J'ai vu toutes les les pièces d'Alexis Michalik. Ce type est brillant par ses mises en scène à tiroirs, du "Cercle des Illusionnistes" au "Porteur d'histoire". Son "Edmond" était LE carton de fin 2017. Est-ce que son art se traduira avec la même fougue sur grands écran ?
Et bien la réponse est clairement OUI !
Alexis Michalik arrive a retrouver la même joie communicative de ses personnages et de ses enchevêtrements, en faisant voler en éclats les incongruités et passages de scènes à scènes peu réalistes. Ce n'est pas grave car il nous raconte une histoire de théâtre sur le théâtre et donne non seulement envie de lire ou relire la pièce d'Edmond Rostand mais aussi de revoir certaines adaptations célèbres comme celle avec Depardieu.
Il livre un hommage sincère aux acteurs et au plaisir de créer et d'inventer pour le spectacle. Certains personnages sont caricaturaux et proches de personnages de Georges Feydeau, dont il fait un personnage, qu'il campe lui-même à l'écran. Il se moque ainsi de lui-même, de sa propre exagération comique dans le trait de ses personnages et c'est plutôt malin et humble. Il cabotine certes mais c'est enlevé et donc çà passe.
Thomas Solivérès décroche son premier rôle d'envergure et fait oublier Les aventures de Spirou...fort heureusement pour lui. Olivier Gourmet excelle comme à son habitude et donne toute sa générosité à ce rôle d'acteur égocentrique mais au final très constructif.
Il est réjouissant de voir que Michalik ne se plante pas et arrive à donner le même souffle à son travail tant à l'écran que sur les planches.
Le film est empathique, enthousiaste, optimiste, émouvant à plusieurs reprises. Il est rare de voir des comédies élégantes au cinéma.
Il semble que le panache de Cyrano ait inspiré Alexis Michalik jusque derrière la caméra et c'est tant mieux.
La piste aux Lapins :
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