De: Jean-Marc Vallée
Le réalisateur de C.R.A.Z.Y a eu une excellente idée que celle de s'intéresser à l'histoire de ce personnage atypique et antipathique, atteint du VIH et qui décida de ne pas suivre les traitements officiels pour prendre d'autres médicaments vendus au Mexique. En effet l'histoire est très originale et permet au réalisateur d'aborder divers thèmes avec une efficacité redoutable. Le personnage principal est un texan machiste, homophobe et ultra égocentrique. Il n'a rien pour lui, c'est une loque. Mais voilà, à force de se piquer à l'hero, il contracte le virus du Sida. Se rendant compte rapidement que les traitements adoubés par les autorités sont destructeurs, il va décider de prendre un chemin de traverse car il n'a rien à perdre. Ces derniers furent prescrits par un corps médical rémunéré par les grands laboratoires. Et lui en trouva des plus efficaces et décida d'en faire commerce, permettant à des centaines de malades de prolonger leur vie de plusieurs années.
Le film raconte sa lutte contre les autorités et les labos, qui ne voulaient évidemment pas autoriser des traitements nuisibles à leurs propre business et qui omettaient volontairement des études scientifiques étrangeres dans leurs rapports ; un cynisme qui glace le sang. Cet aspect du film est passionnant. Mais le meilleur du long métrage se trouve dans la transformation d'un véritable connard, se faisant du fric avec la maladie, en un mec moins mauvais. Matthew McConaughey livre une superbe prestation et confirme qu'il est l'acteur du moment. Jared Leto, qui avait mis sa carrière entre parenthèses pour se consacrer à son groupe musical, trouve quant à lui son meilleur rôle dans ce travesti associé dans l'affaire de revente de médicaments, qui va réussir à faire changer le regard homophobe d'un gros con de texan en un regard humain et tolérant.
Et c est tout le talent de Jean-Marc Vallée que de conter sans violons cette histoire de combat et de survie qui va mener ce type à devenir moins con et à lutter contre la connerie du système, l'hypocrisie et l’appât du gain morbide des grands laboratoires. Un type seul et butté qui va tenir tête et adresser un gros bras d'honneur à ces tristes sires.
Le film est enlevé, et contrairement à Philadelphia, ne tombe pas dans le larmoyant. Et c'est tout l’intérêt que de conter cette histoire vue d'un hétéro homophobe confronté lui même au rejet...car il a la même maladie que tous ces "Pd" sur lesquels il crachait.
"The dallas Buyers Club" est à la fois bien réalisé, d'une interprétation de haut vol et illustre une scénario impeccable et intéressant. Que demander de plus? Le triumvirat d'un excellent film est là !
La piste aux Lapins :
Terrence Malick
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