De: Clovis Cornillac
Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d'un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l'adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.
Cette suite de "Au revoir là-haut" peut se voir sans avoir visionné le film d'Albert Dupontel. Bien sûr, Clovis Cornillac n'a pas le talent et la folie de mise en scène d'Albert mais son film est très réussi. Tout simplement parcequ'il utilise avec beaucoup d'intelligence le second livre de la trilogie des Enfants du désastre de Pierre Lemaitre. La fresque qu'il nous propose est limpide en terme de déroulé tout en restant foisonnante de détails et rebondissements.
Le livre est tellement bon qu'en en tirant un bon scénario et avec une mise en scène classique et d'excellents acteurs, Cornillac nous livre un très bon film en costumes, grand public de qualité.
On y parle d'après guerre période années 30 et du glissement insidieux d'une partie de la bourgeoisie vers la catastrophe qui se structure déjà du côté allemand. Le film est même féministe à sa façon et relativement jouissant par son déroulé.
Les personnages de Léa Drucker et Clovis Cornillac sont des vengeurs de bande-dessinée qui donnent au film un air frais et drôle au milieu d'un désespoir et d'une noirceur de l'âme humaine peu réjouissantes. Mais la bande qu'ils forment, un peu comme celle d'Au revoir là-haut donne du peps et des moments très cinématographiques face de sombres personnages interprétés avec délice par Benoît Poelvoorde,Olivier Gourmet ou Jérémy Lopez.
Les décors sont au rendez-vous et vous immergent dans une histoire au rythme qui ne vous lâche pas du début à la fin et rappelle ce talent incroyable de Pierre Lemaitre pour croquer des personnages à fort impact dans un contexte historique ultra documenté.
Fanny Ardant est fabuleuse dans son rôle ambigu à souhait entre ange gardien et monstre effarant.
Du grand spectacle ambitieux et de l'action de qualité aux services d'un scenario malin et d'acteurs au top, franchement ce serait dommage de rater "Couleurs de l'incendie", en espérant que "Miroir de nos peines", le 3ème volume, fasse également l'objet d'une adaptation.
La piste aux Lapins :
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