De Ali Asgari, Alireza Khatami
Un homme déclare la naissance de son fils. Une mère habille sa fille pour la rentrée. Une élève est convoquée par la directrice. Une jeune femme conteste une contravention. Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche. Un jeune homme vient retirer son permis de conduire. Un homme au chômage répond à une annonce. Un réalisateur demande une autorisation de tournage. Une femme cherche à retrouver son chien. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran.
A travers 9 échanges entre un personnage et un interlocuteur filmé hors cadre, Ali Asgari et Alireza Khatami font un portait de l'Iran d'aujourd'hui assez terrifiant. Ils y montrent comment le pouvoir et la religion d'état s’immiscent dans les vies privées des individus sur des sujets qui nous semblent en occident totalement secondaires. Que ce soit le style vestimentaire, l'accès à un emploi, se faire délivrer un permis, inscrire le nom occidental de son enfant, subir le harcèlement en entretien d’embauche ou devoir se justifier de ses tatouages sur son corps.
Par ces petites pastilles sans lien entre elles si ce n'est annihilation de toute personnalité, les réalisateurs visent juste. Le procédé est efficace puisqu'on ne voit pas l'interlocuteur, le représentant de l'Etat avec cette caméra fixe. Bon bien sur, on est un peu frustrés par le manque de cinéma dans tout celà. Bien entendu un concept peut être fort mais là sur 1h17, l'invariabilité du dispositif atteint certaines limites.
Le film est utile et indispensable de part le décalage entre ces individus contraints qui parlent à des fonctionnaires zélés dont les discours virent souvent à l'absurde.
Le dispositif du plan séquence est hélas trop répétitif et dilue la force du propos là où il le mettait en exergue au début. Mais il met en lumière l'absence d'empathie des serviteurs d'un régime déconnecté et liberticide.
La piste aux lapins :
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